Wednesday, May 10, 2006

TEXTES DE PRESENTATION + ARTICLES PRESSE













Peau de bois, peau de fer, poils de bois, poils de fer, c'est un lien, c'est un filtre.
Une histoire d'épiderme.
Ca se plante, ça se pique, ça s'enfile dans des chairs vides, transperçant les parois translucides de ces anatomies plastiques.
Dedans, dehors, ça rentre et ça ressort, serpente et brille, pour un jeu de lumière et de vrille. C'est l'instant du support, l'agression des matières, un choc frontal entre le dur et le mou. C'est une écume qui gicle de ces brindilles.
C'est juste un petit bout, un petit coin, juste une touffe qui pousse là, lourde ou légère ; simple signe, entre piqûre et couture. Quelques piques à l'écran, quelques fils qui dépassent d'un cran, tout se voit, rien ne se perd. Ni devant, ni derrière, de face, de profil, toi, moi, l'architecture, le lien, l'espace, la lumière, la vibration, la transparence, tout rentre en collision, en collusion, en opposition, semant le trouble, entre les pleins, les vides, soufflant le chaud, le froid sans effroi ni béatitude.
Il y a des masses qui pénètrent, éclairs de fer, vagues de bois, agitant la matière, tissant des rythmes, des trames, une chorégraphie d'énergies qui s'installent, s'opposent, s'entrechoquent dans l'effet et la tension.
C'est un jeu de main, un jeu de pique, un dialogue et un trouble de la vision.
C'est ce lien qui tourne, ce fil rouge, ce vaisseau sanguin qui jaillit, symbole allégorique de ces accouplements où papiers, polyanes, nappes plastiques sont les subjectives fenêtres de cette chirurgie plastique, cette "acupuncture en suspension", flottante, un dialogue - réponse à ces corps nus, mis à distance, cachés ou exhibés, pour mieux être révélés, sous les tâches de paraffine.
Des impacts au rebond sur le trottoir de nos regards; de la peinture à la sculpture, un verbiage de plus entre champagne et friture.

Michel Fourquet.


Texte 2

En prenant comme support de recherche et de réflexion « les figures du corps » mon travail prend corps au travers de formes en volume, spatiales, constituées de cocons de papier reliés par des cure-dents ; de nappes plastiques et divers polyanes que je deforme, transperce, de fil de fer galvanisés, cable électrique rouge ; de tissus (tarlatane) recouvert d’une peau de cure-dents, le tout devenant les subjectives fenêtres d’une chirurgie plastique, une acupuncture en suspention, flottante. Un rhizome entre mutation végétale et corps dénaturé, mariant incandescence, phosphorescence, diffraction.
Je construit des architectures mentales et physiques, entre transparence et opacité, évanescentes, aux formes simples et minimalistes et aux géométries imparfaites, ligneuses et sinueuses, parfois fragiles, d’ou émane une poésie proche du vivant. Entre les parois translucides de ces anatomies plastiques, je fouille cet espace de vide pour lui donner peut-être chair. Le corps est absent et présent tout à la fois.

Silencieux et bavard, avec obsession et sans imposer de vérité, dans cette immobilité suspendue, j’active des perceptions, le besoin de silence et les mots qui affleurent. Entre apparition et disparition, un lien visible / invisible se tisse, des forces jaillissent, l’imaginaire reste intact, des concentrations d’ énergies se croisent, s’entrecroisent, cherchant moi-même à y trouver ma propre liberté, ma propre définition tout en évitant tout maniérisme et surenchère.

Mis en espace et éclairé pour en exacerber le coté charnel et sensuel, revendiquant la séduction et l’esthétique qui peuvent s’en dégager, l’installation crée un univers qui cherche à donner une cohérence à l’assemblage de ces différentes textures et formes, à leur résonnance individuelles et collectives et incite le spectateur de mes œuvres, , par le dispositif mis en place, à se glisser dans un paysage - passage physique et mental diversifié - sans se figer dans une fixité contemplative.
Par cette « mise en scène » je préserve l’aspect « open » de la narration et du rêve qui émane de ces travaux et provoque la mobilité du visiteur qui , circulant entre elles, devient acteur de ses propes sensations et découvertes : se glissant, dansant, plongeant par le regard et le corps dans et au travers des œuvres sans effroi ni béatitude .

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